FORMATION D'UN
STAGIAIRE VENU DU CAMBODGE
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Mars 1996 : le CKN reçoit son premier stagiaire, qui a souhaité
se former en TV/Vidéo.
Technicien électronicien, formateur au Centre JRS à Phnom Penh, Hem
Phang tenait particulièrement à approfondir ses connaissances,
disait-il trop élémentaires, en TV couleur. Il voulait devenir, dans
ce domaine, un bon dépanneur et un formateur.
Au laboratoire d'Électronique de l'ISIM (université de Montpellier), Phang a été pris en charge par Im-Saroeun qui lui a donné les bases
théoriques et techniques, l'a initié aux mesures et à diverses
pratiques électroniques.
Par le biais d'une ville de province, Phang s'est habitué
progressivement à la France.
La complémentarité temporelle et professionnelle
des uns et des autres, jointe à une volonté commune pour cet
objectif "formation" a fait qu'un CT Electronique s'est constitué
naturellement pour bien répondre aux vœux de Phang.
Pour la partie pratique de dépannage, Phang a été
confié à deux professionnels cambodgiens à Champs-sur-Marne: Kol
Makara et Leang Sokkry qui, de tout cœur, l'ont hébergé et formé.
Phang est allé chez l'un le soir à partir de 17h
et le Week-end, et est resté à l'atelier de dépannage de l'autre, le
reste de la journée.
Le séjour de stagiaire (formalités
administratives, visa, hébergement, séjour, assurance et
formations...) à été entièrement à la charge de nos associations
participantes. Une association française amie de Montpellier ("Vie
Nouvelle") nous a aidés pour acheter le billet d'avion.
HUIT MOIS
INTENSES, ET RETOUR AU PAYS.
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Après 8 mois intenses de travail et de
découvertes, Phang s'apprête à retourner à Phnom Penh. Il a
découvert la solidarité des Cambodgiens à l'étranger, le dévouement
de ses formateurs prêts à tout lui donner de leur savoir-faire,
l'accueil chaleureux des membres du CKN ainsi que leur patient
effort pour lui procurer cette opportunité. Il a découvert la
France, sa beauté, son degré avancé de développement. Si le TGV lui
a suggéré l'ampleur des progrès technologiques, ses voyages,
contacts et relations multiples avec des Cambodgiens de l'extérieur
ont approfondi son champs de réflexion sur divers sujets: société,
culture, technologie... Il a pu mieux saisir les objectifs du CKN.
Et dans ce réseau de connaissances nouvelles, il s'est fait des amis
avec qui il pourra reprendre contact en cas de besoin professionnel.
Soirée d'au revoir, avec ses amis et ses formateurs, Kol Makara et
Leang Sokkry, Lida, Borin, Heang...
Pot d'adieu, au laboratoire d'Électronique de l'ISIM,
après plusieurs mois de fréquentation. Souvenirs de l'ambiance de
travail dans une université.
De retour à Phnom Penh, Phang donne des cours de
TV couleur et Vidéo au Centre de formation JSR.
Il forme aussi de futurs stagiaires CKN.
1997-98 : TROIS
AUTRES STAGIAIRES.
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Trois autres stagiaires, Muon Phat (Electricité,
installation électrique, Keo Dara (TV/Vidéo) et Chheang Sar
(Informatique) nous ont rejoints pour 8 à 9 mois, en 1997. Comme
Phang, ils ont été formés à Paris et à Montpellier par notre réseau.
De nombreuses machines à laver, jetées, déclassées,
disponibles en quantité, sont des occasions d'aller au fond des
détails techniques, par dépeçages sans risque.
Disséquer à plaisir un four à micro-ondes en panne
et récupéré à la décharge. Dara et Phat ont pu largement faire
connaissance avec cette catégorie d'appareils, qu'ils auraient eu du
mal à se procurer à Phnom Penh.
Théorie, mesures et travaux pratiques sont
privilégiées à Montpellier.
Autant que la pratique technique et professionnelle, les bases
théoriques nécessaires -et qui ont manqué à nos stagiaires- sont
renforcées.
D'autant plus qu'ils sont destinés, à leur retour au pays, à former
d'autres élèves.
UN RÉSEAU DE
SYMPATHIES ET DE FORMATEURS BÉNÉVOLES ET DÉVOUÉS
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La venue des stagiaires dans le réseau CKN suscite
curiosité, intérêt et participation. De très nombreux Cambodgiens
(ingénieurs, techniciens ou non) les aident de différentes manières
(accueil, hébergement, week-end ou jour de fête dans leurs familles,
soutiens financiers, dons, invitations à diverses manifestations
(musées, expositions, visites...). Des bonzes et fidèles de pagode
les accueillent de leur bienveillance et générosité toutes
bouddhistes. Notre formation, en particulier, doit sa réussite au
grand dévouement des formateurs bénévoles, pour qui partager leurs
connaissances aux compatriotes venus du pays, résonne comme un
appel. Ils les forment le soir et la nuit après leur travail. Ils
s'organisent pour les prendre à tour de rôle, les week-end ou jours
de congés, et leur "filer" les astuces et les "tuyaux" les plus
performants, sans compter les précieuses mises en garde contre les
erreurs "fatales". Leurs concentrés de dizaines années de métier
sont offerts avec le plus grand plaisir à nos stagiaires. Ainsi,
accompagne le CKN un mouvement exaltant de solidarité, avec la
pensée pour chacun d'apporter une petite pierre à l'édifice
Cambodge.
LE RÉSEAU DE
SOLIDARITÉ N'EST PAS QUE CAMBODGIEN
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Notre réseau d'aide par la formation aux plus
démunis, bénéficie aussi de la sympathie de nombreux généreux amis
de France : c'est le témoignage vivant de la solidarité
internationale. Ils nous soutiennent financièrement, en matériel,
au plan technique, en formation, en accueil pour stages... et aussi
en conseils et réseaux relationnels fort utiles. Leurs gestes nous
touchent profondément, et nous encouragent à aller de l'avant.
Comment oublier tels amies ou amis qui donnent des cours à nos
stagiaires, nous apportent leurs robots ménagers, magnétoscopes, TV,
micro-ordinateurs... pour servir d'outils didactiques ? Comment ne
pas être sensibles à l'amitié de ces collègues qui participent
régulièrement à nos réunions ou qui nous envoient toujours une
enveloppe à chaque information pour une action spécifique. Et ces
entreprises et associations qui nous ont cédé quantités de PC ? Et
ces amis qui, en mission au Cambodge, sont allés à l'ambassade pour
les visas de nos stagiaires, ou se sont chargés de nos paquets pour
nos formateurs à Phnom Penh ? Tant d'expressions de solidarité
réconfortantes qui nous permettent de commencer à être productifs.
Nous les remercions tous, de tout cœur.
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